Protoparmelia montagnei (Fr.) Sancho & Crespo s.l.

     Thalle variable plus ou moins épais à surface irrégulière, parfois boursouflée, craquelé à aréolé, brun grisâtre, beige, brunâtre pâle avec des teintes olivâtres parfois, rarement avec des colorations chaudes, hypothalle bien net chez les individus jeunes et parasites, noirâtre. Apothécies nombreuses de 0,5 à 2 mm de diamètre, immergées ou sessiles, disque plan, mate, brun sombre, brun sépia, marge concolore ou plus claire. Asques à 8 spores de 40-50 x 12-15 µm selon nos mesures. Spores oblongues à elliptiques avec des extrémités arrondies, 9-13 x 2-4 µm selon la littérature et 8-13 x 2,5-4 selon nos mesures. Pycnides nombreuses. Photobionte : trébouxioïde.

On a décrit 3 chémotypes (les réactions sont à faire sur la partie supérieure de la médulle pour éviter les contaminations par les thalles des lichens parasités) :

Chémotype 1 = chemo aquilina : C+ rouge, K-, KC+ rose, P- , UV+ blanc. Taxon "maritime" venant sur les rochers siliceux de la zone des projections d'eau de mer.

Chémotype 2 = chemo montagnei : C -, K-, KC rose à rougeâtre, P-, UV+ blanc. Taxon également maritime mais pouvant venir plus à l'intérieur des terres.

Chémotype 3 : C+ rouge, K-, KC+ rose, P-, UV -. 

            Espèce assez commune (surtout le chémo aquilina) sur les rochers de la zone supralittorale xérique soumis aux projections d'eau de mer où cette espèce parasite les lichens crustacés, au moins dans sa jeunesse ; assez rare sur les rochers siliceux du centre Bretagne (surtout le chemo montagnei). Voir une forme parasite : Protoparmelia montagnei forme parasite de Aspicilia cupreogrisea.

N.B. Certains vieux exemplaires semblent se régénérer en donnant des « bourgeons » sur les vieux thalles, voir à Protoparmelia montagnei chemo aquilina forme de régénérescence.

Remarque importante : cette espèce est extraordinairement variable et renferme probablement plusieurs taxons car, outre les 3 chémotypes, il semble exister plusieurs morphotypes dont certains difficiles à distinguer de certaines formes de plaine de Protoparmelia badia qui a des colorations plus chaudes et des spores aux extrémités pointues et qui est une espèce collinéenne à montagnarde. Pour le moment ces morphs sont à l'étude et semblent liés à l'espèce du lichen crustacé parasité (par incorporation du photobionte de l'hôte ?), par ailleurs il semble également exister des chimères.