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Ramalina siliquosa (Huds.) A. L. Sm. agg.

Synonymes :

Ramalina crassa (Delise ex Nylander) Motyka

Ramalina druidarum W. L. Culb.

Ramalina scopularum (Retz.) Ach.



Famille : RAMALINACEAE

Habitat : Zone aérohaline

Description

     Il est préfèrable de parler du complexe de Ramalina siliquosa car il s'agit d'un groupe de taxons qui ont en commun l'aspect macroscopique général et l'habitat. Il est possible de séparer les taxons selon leur aspect morphologique ou selon leur composition chimique mais les deux approches peuvent donner des résultats différents ! Actuellement la biologie moléculaire permet une troisième approche mais elle est difficile à mettre en oeuvre car on ne sait pas trop ce que l'on analyse, les noms inscrits sur les échantillons d'herbier étant variables selon les auteurs ! Nous adopterons donc ici une approche prudente en montrant les chémotypes que l'on peut séparer sur le terrain (5 sur huit !) et en décrivant différents taxons sur des critères macroscopiques. Les noms et les rangs que nous attribuons sont donc provisoires dans l'attente d'une clarification du problème...

Description générale : Thalle en forme de buisson haut de 5 à 12 cm, dressé ou pendant selon l’endroit où il pousse et très variable de forme (les formes dressées sont les plus communes). Les rameaux primaires ont la même origine et proviennent d'une sorte de "crampon commun", ils ont une largeur de 2 à 8 mm et sont aplatis en lanières plus ou moins régulières, gris-verdâtre pâle, vert-jaunâtre pâle, crème-ivoirin surface non lisse, irrégulière, verruqueuse, noduleuse ou plus ou moins creusée par de petites crevasses, parfois "en dentelle" chez les vieux individus altérés ; non sorédiée. Apothécies en coupes, venant sur les côtés des rameaux et rarement aux extrémités, de même couleur que le thalle, relativement fréquentes dans les endroits favorables et pouvant atteindre 8 mm de diamètre. Pycnides nombreuses sous forme de petits nodules blanchâtres ou hyalins avec l'ostiole incolore, enfoncées dans le thalle et à peine saillantes ou au contraire verruqueuses à noduleuses selon les taxons. Spores largement elliptiques et un peu réniformes, 1 fois septées, 11-20 x 5-6 µm. Photobionte : Trebouxia. Cinq chémotypes distingués sur le terrain (mais pour certains auteurs, par analyse chimique il y en aurait huit !):

Chem. siliquosa = Chem scopularum = chem. a : C-, K-, KC-, P+ orange, rouge-orange, UV- ; acide protocetrarique. ( =Ramalina scopulorum p.p.).

Chem. crassa = chem. b.: C-, K+ jaune puis rouge, KC+ rouge, P+ orange, jaune orangé ; acide salazinique, UV-. ( =Ramalina crassa p.p.).

Chem. druidarum = Chem. c. : C-, K-, KC+ rougeâtre, P-, UV+ bleu pâle ; ( =Ramalina druidarum p.p.).

Chem. zopfii. : C-, K-, KC +/- jaune, P-, ou C+/- jaune, K-, KC+/- jaune, P-, UV+ blanc bleuté. (Sur le terrain incluant probablement le Chemo d = Chem. O, sans acides lichéniques qui est C-, K-, KC-, P-, UV-, car les réactions, si elles existent, sont souvent très faibles et difficiles à apprécier et la réaction aux UV difficile à réaliser sur le terrain...).

Chem d = Chem 0 sans acides lichéniques : C-, K-, KC-, P-, UV-.

Chem. : acide conhydroprotocetrarique ; C-, K+ jaune, KC+ jaune, P-.

N.B. Les réactions chimiques colorées qui caractérisent les différents chémotypes ne sont pas toujours utilisables pour séparer les taxons car elles sont très variables même dans une colonie en apparence homogène car elles dépendent, outre du patrimoins génétique, de l'environnement qui dans des conditions aussi extrèmes est particulièrement important. Nous ne présentons donc de ces taxons que ceux qui nous paraissent typiques et bien caractérisés mais il en existe encore bien plus totalement inclassables dans l'état actuel de nos connaissances.

     Espèce à tendances nitrophiles, très commune sur les rochers acides en bord de mer au dessus du niveau des plus grandes marées depuis la zone xérique et dans la zone des embruns, sur les sommets ou les flancs des rochers, parfois assez loin dans les terres et alors sur les murs et très rarement les arbres. N.B. Les formes pendantes sont souvent très difficiles à distinguer de Ramalina cuspidata dont les ostioles des pycnides sont noirs. Les formes parasitées avec des points et des taches noirâtres sont elles pratiquement impossibles à séparer car les autres caractères ne sont pas toujours très fiables et il existe des formes intermédiaires entre les deux espèces (ou mieux les deux groupes d'espèces) !

Pour une tentative de séparation par l'aspect macroscopique du Chem. crassa le plus commun voir :

Ramalina siliquosa Chem. crassa forme des rochers côtiers. A rameaux dressés, souvent bifides en "langue de serpent" de coloration crème à ivoire.

Ramalina siliquosa Chem. crassa forme des parois rocheuses verticales. A rameaux plus ou moins prostrés, déformés et renflés, pustuleux, verruqueux, gris-verdâtre.

Ramalina siliquosa Chem crassa forme à rameaux palmés. Les rameaux sont aplatis et en forme de cornes de cerfs (Orignal !).







Ramalina siliquosa Habitat Cap de la Chèvre 1
Alain GERAULT



Ramalina siliquosa Pointe de Dinan
Alain GERAULT



Ramalina siliquosa Exemplaires parasités Porspoder
Joël QUERELLOU



Ramalina siliquosa Kerlouan 1
Alain GERAULT



Ramalina siliquosa Kerlouan 2
Alain GERAULT



Ramalina siliquosa Habitat Pointe de Dinan 2
Alain GERAULT



Ramalina siliquosa Habitat Pointe de Dinan 3
Alain GERAULT



Ramalina siliquosa avec Xanthoria aureola Cap de la Chèvre 2
Bernard BOUFFINIER



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