Sticta fuliginosa ss. str.

      Thalle foliacé de 5-10 cm de diamètre, formé de plusieurs lobes parfois plus ou moins ramifiés, redressés, se chevauchant plus ou moins, lobes arrondis ou suborbiculaires, sans pseudostipe à la base, de consistance papyracée par temps humide, relativement fragiles par temps sec, marge régulière à ondulée, entière à crénelée ou lacérée. Surface supérieure lisse à un peu scrobiculée ou ridée, sans macules et sans cils, grise à gris-brunâtre par temps sec, brunâtre par temps humide, couverte d'isidies de 0,5 mm de hauteur particulièrement nombreuses au sommet des rides, parfois regroupées en masses coralloïdes, plus sombres que le thalle. Face inférieure plus ou moins scrobiculée, crème à brunâtre pâle, plus sombre au centre, faiblement tomenteuse à tomenteuse, parfois hirsute par endroit, cyphelles nombreuses surtout vers la marge, arrondies à angulaires, cupuliformes à urcéolées avec une marge parfois un peu surélevée, 0,5-2 mm de diamètre, membrane sans papilles visibles au microscope. Apothécies très rares, plus ou moins sessiles, 1-2,5 mm de diamètre, disque plat au début puis un peu convexe, rouge-orangé, brun-orangé, marge très finement ciliée par des cils courts (100-200 x 4-5 µm) et incolores dont une majorité se trouve à la face inférieure de l'apothécie qui est relativement sessile. Asques de 60-100 x 14-27 µm à sommet large et épais, spores en navette avec une extrémité relativement peu pointue, souvent d'aspect court et trapu, 1-3 (4-5) fois septées et avec une légère constriction au niveau du septum mais très souvent avec 2 septums secondaires sans constriction à leur niveau ce qui fait paraitre les spores 3 fois septées, 24-35 x 7-11 (12) µm selon nos mesures. Photobionte : Nostoc. Pas de réactions colorées caractéristiques mais odeur de poisson à la trituration. Cette espèce au sens strict est rare dans notre région, elle vient surtout sur les troncs moussus des arbres des forêts océaniques très humides en particulier à proximité des rivières et des ruisseaux, plus rarement sur les rochers moussus. Sticta ciliata s'en distingue relativement facilement par la présence de cils blanchâtres à la marge des lobes et des apothécies et sa venue plus fréquente sur les rochers, Sticta fuliginoides plus difficilement par son thalle formé d'un seul lobe à marge recourbée vers le bas (aspect de champignon en coupe).

Pour plus de détails voir :

MAGAIN N., SERUSIAUX E. Mycol Progress (2015) 14:97. Dismantling the treasured flagship lichen Sticta fuliginosa (Peltigerales) into four species in Western Europe. Téléchargeable à : http://hdl.handle.net/2268/186416