Hydropunctaria maura (Wahl.) Keller & Gueidan s.l.

    Thalle crustacé pouvant couvrir de très grandes surfaces par fusion avec ses voisins, fortement fixé au rocher, très variable mais en général pas très épais et de moins de 1 mm d’épaisseur, typiquement craquelé (comme de la boue sèche), aréolé à fendillé, aréoles de 0,3-0,6 mm, planes à un peu convexes, noirâtre mat, brun-noir très foncé, grisonnant un peu en surface chez les vieux exemplaires exposés au soleil si on l'observe de loin mais "vert bouteille foncé" de très près ou à la loupe".  Parsemé de minuscules verrues et de rides peu proéminentes de 20-30 µm dispersées ou en ligne. Hypothalle fin et étroit pas toujours présent et le plus souvent absent, noirâtre et pâlissant. Périthèces hémisphériques à conico-hémisphériques de 0,2 à 0,5 mm, partiellement immergés dans le thalle un peu aplatis et peu discernables car apparaissant typiquement en "lentille", parfois un ostiole en cratère régulier au sommet. Spores simples, largement elliptiques et presque ovoïdes, 15-18 x 8-10 µm. Espèce très commune, depuis les rochers immergés aux grandes marées ou battus par les vagues, du haut de la zone littorale (frange littorale) au début de la zone aérohaline. Cette espèce est la plus commune des espèces de Verrucaria de la « ceinture noire » à tel point que les rochers peuvent paraître souillés de résidus de pétrole comme après une « marée noire » (mais c'est parfois le cas : voir photographie !). N.B. En pratique si la ceinture noire est appelée ceinture à "Verrucaria maura" cette appellation est abusive car cette espèce est très variable et renferme plusieurs taxons (voir Hydropunctaria maura ss. str. pour les différentes formes selon l'habitat) et il y a, en plus, plusieurs autres espèces noirâtres qui la composent : au niveau de Hydropunctaria maura s.l.  peuvent, en pratique au moins, cohabiter deux crypto-espèces indiscernables si elles sont isolées mais que l'on peut tenter d'identifier par comparaison si elles viennent à proximité immédiate d'Hydropunctaria maura, ce sont : Hydropunctaria oceanica au thalle plus mince et plus verdâtre et au réseau incomplet, avec un hypothalle brunâtre et des périthèces assez petits et plus coniques, spores à peine plus petites et étroites mais ce caractère n'est guère utilisable, et, surtout dans les estuaires, Hydropunctaria orae au thalle plus mince et plus verdâtre avec un hypothalle clair et blanchâtre. En dessous, ou au niveau bas d'Hydropunctaria maura on trouve Hydropunctaria amphibia au thalle strié et aux nombreux périthèces "rabotés" et dont les spores sont plus étroites ; un peu au dessus du niveau d'Hydropunctaria maura on peut également trouver Verrucaria ditmarsica / erichsenii dont les périthéces sont plus proéminents et hémisphériques et ceci sans parler d'autres espèces "noires" non décrites.