Sticta ciliata Taylor
Sticta fuliginosa auct. europ. p. p.
Thalle formé de 1 ou alors de plusieurs grands lobes partant d'un pseudo-stipe et dans ce cas disposés en rosette de 3-5 cm de diamètre, lobes aux extrémités arrondies plus ou moins régulières et retroussées, marge, sur les individus en pleine croissance, typiquement délicatement ciliée par des cils de 0,2-0,5 mm de longueur, blanchâtres (ne pas confondre avec le tomentum de la face inférieure retroussé !). Le thalle a une consistance papyracée si humide, mais fragile et se fragmentant facilement si sec, odeur de poisson par temps humide ou par trituration avec KOH. Face supérieure lisse au début puis un peu scrobiculée, gris-brunâtre, grisâtre foncé, brun-chocolat noir, obscurcie (aspect d'un dépôt de suie) par de nombreuses isidies cylindriques à coralloïdes de 0,2-0,5 mm souvent regroupées en petites masses, brun-noirâtre à reflets bleutés, noirâtres ; face inférieure fortement tomenteuse à pubescente parfois hirsute, crème à brun pâle, plus sombre au centre avec des cyphelles cupuliformes abondantes de forme anguleuse et irrégulière de 1-1,2 mm de diamètre, plus claires, la membrane de ces cyphelles présente typiquement au microscope des papilles de 1-2 x 1-1,5 µm. Apothécies très rares, d'apparition aléatoire et saisonnière et persistant peu longtemps, disposées en ligne vers la marge de la face supérieure des lobes comme des ocelles d'une aile de papillon, enfoncées dans le thalle ou très peu sessiles, 2-3 mm de diamètre, disque brillant, concave et rarement plan, brun-rouge, marge fortement ciliée au début par de longs cils de 200-300 x 5-7 µm, blancs ou blanc-orangé pâle puis d'aspect un peu crénelé-cilié, à la fin seul le disque persiste sous la forme d'une petite lentille brun-rougeâtre terne. Asques de 65-100 x 17-33 µm, spores en navette longue et étroite avec des extrémités relativement pointues, 1 (2-3) fois septées et non rétrécies au niveau du septum, 26-46 x 7-8,5 µm (mais 35-45 (-50) x 6-9 (-10-12) µm selon nos propres mesures). Photobionte : Nostoc. Pas de réactions chimiques caractéristiques mais les exemplaires frais sentent le poisson. Espèce assez rare venant dans les mousses sur les rochers et à la base des arbres moussus dans les zones humides sous influence océanique. N.B. Les jeunes exemplaires dont les lobes ne sont pas encore obscurcis par les isidies sont difficiles à distinguer de Sticta sylvatica. Voir Sticta fuliginosa ss. str. dont la marge des lobes est non ou très peu ciliée et très rarement fertile (et dans ce cas les spores sont relativement plus courtes et plus larges).
Pour plus de détails voir :
MAGAIN N., SERUSIAUX E. Mycol Progress (2015) 14:97. Dismantling the treasured flagship lichen Sticta fuliginosa (Peltigerales) into four species in Western Europe. Téléchargeable à : http://hdl.handle.net/2268/186416